Lors de mes prestations accordéon-chant devant du public, j’ai toujours trouvé plus difficile de parler au public entre les morceaux que de chanter en jouant de l’accordéon en même temps, pourtant je sais parler depuis l’âge de un an!
La prise de parole de parole en public, tout comme jouer du piano ou de l’accordéon, cela s’apprend, il y a des techniques qui permettent de maitriser la prise de parole en public, et ces techniques sont heureusement plus facile apprendre qu’un instrument de musique.
On va faire le tour de ces techniques dans cet article.
Prendre la parole en public est une source d’angoisse pour toutes les personnes qui n’y sont pas habituées, et reste souvent un stress même pour celles qui sont régulièrement confrontées à un auditoire.
La prise de parole en public ne concerne pas que les artistes (on pense bien sûr aux acteurs et aux actrices), mais est une situation à laquelle toute personne sera un jour confrontée durant sa vie personnelle ou professionnelle.
Je ne vais pas m’attarder sur la gestion du stress ou du trac inhérente à toute performance devant du monde, mais les techniques spécifiques à la prise de parole ainsi que la gestion du micro.
Parler en public sans stress :
C’est normal d’être stressé lorsque l’on parle en public. Le titre de ce paragraphe est donc trompeur j’aurais dû écrire : comment parler en public malgré son stress.
Il est bien évident que l’habitude permet de réduire, voir de perdre le stress de parler en public, en particulier lorsqu’on s’adresse régulièrement au même auditoire. Sinon le métier de prof serait impossible !
Mais dès qu’on se retrouve devant un nouvel auditoire, le stress revient, et c’est tout à fait normal.
La meilleure façon de dominer le stress dans cette condition est de pouvoir s’appuyer sur des techniques de prises de paroles éprouvées, tout comme un instrumentiste pourra compter sur sa technique instrumentale pour être certain d’assurer lors de son concert.
Capter l’attention de son auditoire
N’oubliez pas que dans toute communication il y a un émetteur (vous) et un récepteur (votre auditoire). Et l’émetteur ne fait que la moitié du boulot, l’autre moitié est confiée à l’auditoire qui doit tendre les oreilles pour vous entendre, et concentrer son attention pour vous comprendre.
Donc, avant même d’émettre une parole, il vous faut conditionner votre auditoire pour qu’il vous écoute dans les meilleures conditions possibles.
Ceci est vrai que vous parliez avec ou sans micro : si vous voulez que votre auditoire vous entende, il faut d’abord qu’il vous écoute.
Quelques trucs pour capter l’attention de l’auditoire :
Ne commencez pas votre prise de parole en saluant, en remerciant votre public d’être là, ou en vous présentant. Tout le monde commence comme ça, et c’est la meilleure façon d’indiquer à votre auditoire que votre intervention sera sans intérêt. Vos premiers mots doivent susciter la curiosité de votre auditoire et l’envie dans savoir plus. Vos premiers mots doivent être une promesse.
Vous pourrez très bien vous présenter ou dire quelques politesses après votre introduction si vous y tenez, mais commencez toujours par une phrase qui va donner envie à votre auditoire de connaître la suite. Vous pouvez par exemple :
- Poser une question qui a de l’importance pour votre audience
- Énoncer un fait troublant ou étonnant
Mais le plus efficace est de commencer par un début d’histoire qui donne envie à l’auditoire de connaître la suite.
Pensez aux vidéos sur YouTube : vous devez captiver l’internaute dès les premières secondes parce que l’internaute va cliquer directement sur la vidéo suivante si votre introduction de donne pas envie. Ce que font en général les youtubeurs, c’est mettre en tout début de leur vidéo un extrait accrocheur du corps de la vidéo particulièrement marquant ou intéressant pour l’internaute, et ensuite seulement il vont se présenter ou présenter leur vidéo.
Trois trucs pour garder l’attention de l’auditoire :
Truc 1 : soyez authentique
Truc 2 : adaptez vous à votre audience. Soyez prêt à ce que votre audience ne corresponde pas à ce que vous attendiez, et adaptez vous. Par exemple (rien à voir avec un discours en public mais c’est ce qui me vient à l’esprit), un jour, j’ai été invité à jouer dans ce que je pensait être un EPHAD. J’avais préparé un set de valses musettes et de vieux morceaux du style de l’amant de saint jean ; En fait il s’agissait d’une maison de retraite avec des jeunettes de 70 ans qui m’ont allumé et m’ont demandé (exigé!) du Johnny Halliday.
Truc3 : N’ayez pas peur. Le public ne lance pas de tomate, ça n’arrive jamais !
Photo: Tyne & Wear Archives & Museums (flickr) – domaine public
Parler sans micro en public:
Quand on parle de technique de prise de parole en public, il faut discerner deux cas : le discours avec un micro et sans micro.
Ça peut paraître plus difficile de parler sans micro devant un large auditoire car il va falloir donner de la voix pour se faire entendre. En effet, ça peut être plus difficile, ou du moins plus physique, mais c’est plus simple : vous n’avez pas la technique du micro à gérer.
Si vous devez parler devant une large audience (bon je ne parle pas de s’adresser à un stade, disons jusqu’à cent personnes), il ne sert à rien de crier : ce qu’il faut c’est se faire comprendre.
Il est important ici de noter que toutes les techniques que vous utiliserez pour parler en public sans micro vous seront utiles lorsque vous parlerez avec un micro. C’est d’ailleurs pareil pour les musiciens : avant de compter sur la sonorisation pour faire porter le son de son instrument ou de sa voix, il faut apprendre à capter l’attention de l’auditoire et à projeter le son sans micro.
Pour se faire comprendre quand on parle devant une foule sans micro, il vous faut tout d’abord obtenir le silence.
Pour cela, commencez (éventuellement en parlant assez fort) par une introduction accrocheuse qui va capter l’attention.
Ensuite marquez un silence, et parlez plus bas. Les auditeurs seront obligés de se taire et de faire silence pour entendre la suite.
Tout au long de votre discours, veillez à ne pas essayer de crier, mais à projeter la voix. Pour projeter sa voix, le mieux est de regarder les spectateurs du fond et de vous adressez à eux.
Un truc important : ne parlez pas trop vite , surtout si vous êtes dans une salle avec beaucoup de résonance.
Utiliser un micro lorsqu’on parle en public.
La particularité technique de la voix parlé, du point de vue de la prise de son, c’est les plosives. Les consonnes comme « p » « t » « f » qui vont créer des espèces d’ondes de choc et être sur-amplifiées par les micros et produire des espèces de bruits d’explosions qui vont détruire l’intelligibilité de votre discours.
Le meilleur moyen d’éviter ces bruits parasites, c’est de tenir votre micro éloigné de votre bouche. Pour cela, il y a deux règles :
- Parler suffisamment fort (comme si vous n’aviez pas de micro)
- Faire une « balance » avant votre intervention : c’est à dire comme font les musiciens avant un concert, régler le volume du micro de façon à ce que votre voix soit suffisamment amplifiée en tenant votre micro à 10cm de votre bouche.
Le problème avec un micro réglé trop fort, c’est que vous risquez de provoquer un larsen (un sifflement aigu provoqué par une boucle de rétroaction entre les hauts parleurs et le micro). Si vous utilisez une sono portable , veillez à ce que la sono soit placée devant vous à une distance d’au moins un mètre et dirigée vers le public. De cette façon vous ne risquerez pas d’avoir du larsen et pourrez régler le micro suffisamment fort pour ne pas avoir à le coller sur votre bouche.
Il peut arriver qu’on vous passe le micro sans que vous puissiez régler quoique ce soit (par exemple si vous assistez à une conférence et qu’on vous passe le micro à la fin pour poser une question) .
Dans ce cas vous allez tirer partie de la directivité du micro pour maximiser son « rendement » sans le coller à votre bouche. Il est presque sûr que vous aurez entre les mains un micro directionnel qui prend les sons dans l’axe du manche. Tenez le micro à 45 degrés avec l’axe du manche dirigé vers votre bouche.
Ainsi les ondes de chocs provoquées par les plosives, dirigées perpendiculairement à votre visage, ne seront pas dans l’axe du micro, alors que les ondes sonores, qui se propagent dans toutes les directions radiales à votre bouche, seront convenablement captées par le micro.
Quel micro choisir pour parler en public ?
Tout dépend de votre façon de bouger sur scène.
Si vous êtes devant un pupitre, un micro de table, ou un micro fixé à un bras articulé sera parfait.
Si vous vous déplacez, vous pouvez utiliser un micro à main (comme un micro de chant), ou un micro-cravate pour parler avec les mains libres par exemple si vous avez besoin de vos main pour manipuler une souris ou un pointeur laser.
Si vous bougez beaucoup ou si vous avez un style dynamique de présentation, un microphone serre-tête (aussi appelé headset) pourrait être votre meilleur choix. Ces microphones sont souvent utilisés dans les présentations de théâtre ou de danse, car ils permettent une grande liberté de mouvement tout en gardant la voix claire et constante.
1. Micro de table ou à bras articulé
- Avantages : Ce type de microphone est parfait si vous restez principalement à un endroit fixe pendant votre discours ou présentation. Ils peuvent être facilement ajustés et ne nécessitent pas de tenir quoi que ce soit.
- Inconvénients : Ils peuvent limiter la mobilité et rendre certains auditeurs distants difficile à entendre si vous vous éloignez trop du microphone.
2. Micro à main
- Avantages : Ils offrent une certaine mobilité et peuvent être passés d’une personne à l’autre si plusieurs intervenants prennent la parole.
- Inconvénients : Tenir le microphone peut être fatigant, et cela prend une main, ce qui peut être gênant si vous souhaitez également manipuler d’autres objets pendant votre discours.
3. Micro-cravate (Lavalier)
- Avantages : Ils sont discrets et permettent une grande mobilité. Parfait pour ceux qui aiment marcher ou bouger pendant leur discours.
- Inconvénients : Ils peuvent parfois capter des bruits indésirables, comme le frottement des vêtements. De plus, la qualité du son peut varier selon la direction de votre tête par rapport au micro.
4. Micro serre-tête
- Avantages : Ils restent près de la bouche quelle que soit la direction de votre tête, garantissant une qualité sonore constante. Idéal pour les présentations actives ou physiques.
- Inconvénients : Ils sont plus visibles que les micro-cravates, ce qui peut être un problème pour certaines présentations.
Conseils généraux pour une prise de parole réussie:
- Préparation : Quel que soit le microphone que vous utilisez, une bonne préparation est essentielle. Connaître votre discours et être à l’aise avec votre contenu augmentera votre confiance.
- Répétition : Si possible, essayez le microphone avant votre discours pour vous habituer à son fonctionnement et à son rendu sonore.
- Interaction avec le public : Rester connecté avec votre auditoire est essentiel. Utilisez un langage corporel ouvert, établissez un contact visuel et répondez aux questions avec assurance.
- Gestion du stress : Trouvez des techniques de relaxation qui fonctionnent pour vous. Cela peut inclure des exercices de respiration, de la visualisation ou simplement prendre quelques minutes pour vous centrer avant de monter sur scène.
En conclusion, bien que la technologie joue un rôle important dans la transmission de votre message lors de la prise de parole en public, le plus crucial est votre capacité à communiquer efficacement et à établir une relation avec votre auditoire. Le bon microphone n’est qu’un outil qui vous aide à y parvenir.